GRAND DICTIONNAIRE LATIN OLIVETTI


345. Ainsi la règle complète sur la dépendance des temps doit être conçue ainsi : après le présent et le parfait indéfini et après les deux futurs, suivent le présent et le parfait du subjonctif ; après l'imparfait et le plus-que-parfait et après le parfait défini, suivent l'imparfait et le plus-que-parfait du subjonctif.

Chapitre IX
L'indicatif

346. L'indicatif s'emploie dans toutes les propositions où l'on énonce un fait. La seule règle générale que l'on puisse donner sur l'emploi de ce mode, c'est qu'on doit s'en servir toutes les fois qu'il n'y a pas de raison pour en admettre un autre. Voilà pourquoi les particules conditionnelles (si, nisi, etc.) sont aussi accompagnées de l'indicatif, si l'on considère quelque chose comme réel et positif :
Mors aut plane negligenda est, si omnino exstinguit animum, aut etiam optanda, si aliquo eum deducit, ubi sit futurus æternus (Cic. de Sen. 19)
Ista veritas etiamsi jucunda non est, mihi tamen grata est (Cic. ad Att. 3, 24)
Adhuc certe, nisi ego insanio, stulle omnia et incaute fiunt (Cic. ad Att. 7, 10)
Si te amicus tuus moriens rogaverit, ut hereditatem reddas suæ filiæ, nec usquam id scripserit, nec cuiquam dixerit : quid facies ? (Cic. de Fin. 2, 18).
En mettant l'indicatif avec ces particules conditionnelles on ne juge pas de la possibilité ou de l'impossibilité du cas dont on s'occupe, mais l'on pense à la réalité de ce cas sans demander, si les circonstances permettent qu'il se réalise.

347. Les verbes oportere, necesse esse, debere, convenire, posse et le verbe esse, dans les expressions telles que par, æquum, justum, consentaneum, æquius, melius, utilius, optabilius esse, se mettent à l'indicatif d'un temps passé, si l'on exprime que quelque chose, qui n'a pas eu lieu aurait dû. avoir lieu :
Hoc facere debebas, tu aurais dû faire cela
Longe utilises fuit, angustius aditus occupare
(Curt, III, 4)
Il aurait beaucoup mieux valu occuper le défilé du passage :
Aut non suscipi bellum oportuit, ait geri pro dignitats populi Romani (Liv. V, 4)
Is (Tib. Gracchus) fugiens decurrensque clivo Capitolino, fragmine subsellii ictus, vitam, quam gloriosissime gerere potuerat, immatura morte finivit (Vell. II, 3).
Il en est de même du participe futur passif, qui se construit plus souvent avec l'indicatif, qu'avec le subjonctif d'un temps passé de esse : Hæc via tibi erat ingredienda, voila le chemin que tu aurais dû prendre.