GRAND DICTIONNAIRE LATIN OLIVETTI


348. On a coutume, en français, de mettre le subjonctif après certaines expressions où entre un relatif ; en latin, on se sert ordinairement de l'indicatif, après quisquis, quotquot, quicunque, quantuscunque, quantuluscunque, utut, utcunque, et d'autres particules ou pronoms relatifs qui sont en partie redoublés, en partie composés de cunque, parce que l'action qu'on exprime est réelle :
Utcunque se res habet, tua est culpa, quel que soit l'état de la chose, c'est ta faute
Quicunque is est, qui que ce soit
Quidquid id est, timeo Danaos et dona ferentes (Virg. Æn. II, 49)
Sed quoquo modo sexe illud habet, hæc querela vestra, Tubero, quid valet ? (Cic. pro Lig. 7)
Quocunque adspexisti, ut furiæ, sic tuæ tibi occurrunt iniuriæ (Id.. parad. 2)
Quem sors dierum cunque dabit, lucro appone (Hor.).

349. On en peut dire autant des propositions où se trouve soit que, et qui se mettent ordinairement au subjonctif en français, et a l'indicatif en latin, s'il n'y a pas de raison pour employer le subjonctif :
Sive tacebis, sive loqueris, mihi perinde est
Sive verum est, cive falsum, mihi quident ita renuntiatum est
Nam illo loco libentissime uti soleo, sive quid mecum ipse cogito, sive quid aut scribo aut lego
(Cic. de Leg. II, 1).

Chapitre X
Le subjonctif

350. Le subjonctif s'emploie en général dans les propositions qui expriment une supposition, une idée, et non pas un fait. En d'autres termes, le subjonctif ajoute au sens propre du verbe l'idée de la possibilité, de l'incertitude, du devoir.
Cela ne veut pas dire qu'une proposition telle que : il supposait, je crois, doive se mettre au subjonctif, car ici le soupçon, la croyance, sont représentés comme existant. Mais quand on dit : si je croyais, si j'avais l'opinion, on doit se servir du subjonctif en latin, parce que l'idée exprimée par le verbe n'est pas un fait, mais elle n'est que dans l'esprit de celui qui la suppose, et elle peut ne pas exister. De même, dans les propositions qui indiquent un but, ce que l'on doit faire ou éviter se met au subjonctif, parce que cela n'est que dans l'imagination ; par exemple Illud feci ne putet, ou ne putaret me sibi inimicum esse.

351. Il y a une différence à observer entre les quatre temps du subjonctif, lorsque ce mode se trouve dans les deux membres d'une proposition conditionnelle. S'il s'agit d'une supposition dont la condition soit possible ou se réalise, on se sert du présent ou du parfait du subjonctif pour l'antécédent et de ces mêmes temps du subjonctif ou bien d'un temps de l'indicatif pour le conséquent.