GRAND DICTIONNAIRE LATIN OLIVETTI


338. Quod ubi Verres audivit, sic cupiditate inflammatus est, non solum inspiciendi, verum etiam auferendi, ut Diodorum ad se vocaret ac posceret (pocula)
Ille, qui illa non invitus haberet, respondet, se Lilybaei non habere : Melitæ apud quendam propinquum suum reliquisse. Tum iste (Verres) continuo mittit homines certos Melitam : scribit ad quosdam Melitenses, ut ea vasa perquirant : rogat Diodorum, ut ad ilium suum propinquum del literas : nihil ei longius videbatur, quam dum illud videret argentum. Diodorus, homo frugi ac diligens, qui sua servare vellet, ad propinquam suum scribit, ut iis, qui a Verre venissent responderet, illud argentum se paucis illis diebus misisse Lilybæum
(Cic. in Verr. IV, 18).

339. L'imparfait du verbe latin ne s'emploie chue pour marquer une action incomplète et durable ; il en résulte qu'il est en usage, lorsqu'il s'agit d'actions souvent répétées, de mœurs, d'usages, d'arrangements, d'actions ou d'événements différents qui se succèdent : Socrate dicere solebat, (ou dicebat) omnes in eo quod scirent satis esse eloquentes
Anseres Romæ publice alebantur in Capitolio
.

340. Le parfait du subjonctif n'a pas une signification indéterminée, comme le parfait de l'indicatif, il exprime toujours une action qui est complète dans le temps présent ; au contraire, l'imparfait du subjonctif répond au parfait de l'indicatif, comme temps passé indéterminé, et suit, dans le récit, le parfait de l'indicatif, sans égard à la durée de l'action ou de l'état. Cette différence est facile à remarquer, quand on dit : Puer de tecto decidit, ut crus fregerit, l'enfant est tombé du toit, en sorte qu'il s'est cassé la jambe, on ne fait pas un récit, on énonce un accident accompli dans le temps présent.
Dans le récit, on dit bien aussi decidit, parce que le parfait de l'indicatif admet cette double signification, niais il faut employer l'imparfait du conjonctif, et non pas le parfait : Puer de tecto decidit, ut crus frangeret, l'enfant tomba du toit, de manière à se casser la jambe :
Multi fuerunt qui tranquillitatem expetentes, a negotiis publicis se removerint, ad otiumque per fugerint (Cic. de Off. 1, 69)
Pro sua patria pauci reperti sunt, qui, nullis præmiis propositis, vitam hostium telis objecerint (Cic. pro Balb. 26)
Mulier tum vehementer lapidem de tecto dejecit, ut regis (Pyrrhi) caput et galeam perfringeret.
Le parfait du subjonctif est employé par certains auteurs, par Nepos, par exemple, comme temps indéterminé du passé, et dans les récits, pour l'imparfait du subjonctif, mais l'usage de ce dernier temps est si bien fixé que l'emploi du parfait doit être considéré comme une singularité de l'auteur.