Dans la première phrase, on admet que la personne veut ou qu'elle peut vouloir ; dans la deuxième, on admet qu'elle ne veut pas, ou qu'elle ne peut pas vouloir. Il en est de même, lorsque le membre de condition n'est pas exprimé ; facerem, je ferais, mais je ne le fais pas ou je ne suis pas en état de le faire ; velim et cupiam diffèrent peu de volo et cupio. Ainsi l'imparfait et le plus-que-parfait du subjonctif sont également nécessaires, lorsque le membre de condition est exprimé ou lorsqu'il est sous-entendu. Mais le présent et le parfait du subjonctif peuvent être remplacés par l'indicatif, avec un léger changement dans l'expression. On préfère le subjonctif, après si et ses composés nisi, etsi, etiamsi, tametsi, si la chose n'est que supposée, et lorsqu'en français on emploie ou que l'on peut employer si péut-être, supposé : Etiamsi id non consequare, tamen animum noli demittere etc., quand même tu n'obtiendrais pas cela, ne perds pas le courage, est moins positif que : Etiamsi id non consequeris, si tu n'obtiens pas cela. Les exemples des deux manières sont très fréquents. Il faut encore remarquer, que la différence entre les quatre temps du subjonctif pour les phrases conditionnelles reste invariable dans le discours indirect, si le verbe principal de la proposition est un présent, mais qu'après un temps prétérit ou le parfait historique il faut observer les règles sur la dépendance des temps, et qu'alors la différence de possibilité et d'impossibilité s'efface entièrement : Si Neptunus, quod Theseo promiserat, non fecistet, Theseus filio Hippolyto non esset orbatus (Cic. de Off, 1, 10) Æquabililatem vitæ servare non possis, si aliorum virtutem imitans omittas tuam (Cic. de Off. 1, 31) Memoria minuitur, nisi eam exerceas, aut si sis natura tardior (Cic. de Sen. 7) Si gladium quis apud te sana mente deposuerit, repetat insaniens : reddere peccatum sit, officium non reddere (Cic. de Off.) Dies deficiat, si velim numerare, quibus bonis male evenerit, nec minus si commemorem, quibus improbis optime (Cic. de nat. deor, 3, 32) Avec nisi, nisi forte, nisi vero, on met ordinairement l'indicatif, si le membre de condition sert à modifier ou à corriger le sens de la proposition précédente ; par exemple Nemo fere, saltat sebrius, nisi forte insanit (Cic. pro Mur. 6) ; Nescio : nisi hoc video (Id. pro Rose. Am. 35) ; Erat autem nihil novi, quod aut scriberem, aut ex le quærerem, nisi forte hoc ad te putas pertinere (Id. ad Att. II, 14). Il faut surtout remarquer l'emploi de nisi forte dans l'ironie, lorsqu'on suppose un cas qui n'est pas admissible, seulement pour faire sentir aux autres qu'ils ne peuvent s'écarter de notre opinion, sans admettre quelque chose d'invraisemblable et d'absurde.
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Ën piemontèis |