GRAND DICTIONNAIRE LATIN OLIVETTI


341. La durée et l'accomplissement d'une action en comparaison d'une autre s'exprime en latin par l'imparfait et le plus-que-parfait, c'est-à-dire, si une action doit être accomplie avant qu'une autre commence, celle-là se met au plus-que-parfait : Quum domum intrasset, animadvertit, lorsqu'il fut entré dans la maison, il s'aperçut.
Il faut pourtant remarquer que la conjonction dum (pendant que) dans le récit de choses passées se construit souvent avec le présent de l'indicatif, et que les particules : postquam (ou posteaquam), ubi, ubi primum, ut, ut primum, quum primum, simul ut, simul ac, ou simul atque qui ont toutes la signification de dès que prennent ordinairement le parfait au lieu du plus-que-parfait, quand on raconte des événements du temps passé. On dit donc :
Dum paucas res retinere volo, omnes fortunas perdidi
Dum exspectat, quidnam sibi certi afferatur, ante noctem non discessit
Ubi illud audivit, nuntium ad regem misit
Ut Lacedæmonem venit, adire ad magistratus noluit
Simulatque provincia ei obvenit, statim quaerere coepit
Dum ea Romani parant consultantque, jam Saguntum somma vi oppugnabatur
(Liv. 21, 7)
Unus ex captivis domum abiit, quod fallaci reditu in castra jurejurando se exsolvisset. Quod ubi innotuit relatumque ad senatum est, omnes censuerunt, comprehendendum et custodibus publice datis deducendum ad Hannibalem esse (Liv. 22, 61).
Dum se trouve aussi construit dans ce sens avec l'imparfait et le parfait de l'indicatif. Les conjonctions qui se traduisent par dès que sont suivies de l'imparfait ou du plus-que-parfait de l'indicatif, lorsqu'on ne raconte pas des choses momentanées, mais quand on parle de ce qui est arrivé souvent, lorsqu'il s'agit de moeurs ou d'usages ou qu ou trace des tableaux : Nep. Alcib. I. Idem simulac se remiserat neque causa suberat, quare animi laborem perferret, luxuriosus reperiebatur.

342. Lorsqu'on emploie le futur, l'impératif ou le conjonctif de commandement, pour désigner une action à venir, et qui est accompagnée d'une autre action qui n'a pas encore lieu, cette dernière s'exprime par le futur simple, si elle est regardée comme durable par rapport à la première, et par le futur passé, si elle doit être accomplie avant que l'autre puisse avoir lieu.
Cela est parfaitement d'accord avec la valeur de ces temps, mais nous en avons fait mention parce qu'en français surtout avec le verbe pouvoir. On se sert du présent au lieu du futur simple : faciam si potero se traduit, je le ferai si je le puis. La même forme s'emploie aussi quelquefois avec le verbe vouloir : Negato sane, si voles, te accepisse pecuniam (Cic. Nie), si tu le veux, d'avoir reçu de l'argent :