GRAND DICTIONNAIRE LATIN OLIVETTI


Chapitre XII
L'infinitif

378. L'infinitif est ainsi nommé parce qu'il exprime l'action ou l'état du verbe sans désigner ni la personne, ni le nombre, ni le temps. Il a deux formes, dont l'une scribere, représente l'action ou l'état comme durable, et l'autre scripsisse, les représente comme accomplis. C'est le verbe fini dont dépend l'infinitif, qui détermine le temps de l'action ou de l'état.
On a donné à la première de ces deux formes le nom de présent de l'infinitif, et à la deuxième, celui de parfait, mais cette dénomination n'est pas exacte, car puisque l'on peut dire non-seulement : volo scribere, mais aussi volebam, volueram heri scribere, volam cras scribere, la forme scribere n'indique pas un présent, mais elle marque en général une action qui n'est pas achevée. Il vaudrait donc mieux nommer la première forme infinitivus rei infectæ, ou bien présent et imparfait de l'infinitif, (si l'on pense à la ressemblance qui est entre les formes du verbe fini et celles de l'infinitif et à l'analogie de leur signification), et donner à la deuxième le nom de infinitivus rei perfectæ, ou parfait et plus-que-parfait de l'infinitif.

379. Il y a aussi au passif deux infinitifs, l'un pour l'état (la souffrance) durable et l'autre pour l'état (la souffrance) accompli. Nous nommons le premier infinitif du présent, le deuxième infinitif du parfait. Le premier a une forme simple, laudari, être loué, le deuxième a une forme composée, laudatus esse, ou avec l'accusatif, laudatum esse, avoir été loué.

380. Outre ces infinitifs de durée et d'accomplissement, il y a encore â l'actif et au passif un infinitif du futur, qui représente l'action ou l'état (la souffrance) comme durable. A l'actif, il se forme du participe futur avec esse, laudaturum esse ; au passif, du supin avec iri, laudatum iri. Le futur de l'infinitif actif prend tous les genres et tous les nombrés, et celui du passif est invariable.
Le participe futur en -urus exprime proprement l'intention, et se combine avec esse et fuisse. Suivant qu'il répond au futur simple ou au futur passé de l'indicatif ; par exemple Scio te scripturum esse, je sais que tu écriras ; Scio te scripturum fuisse, je sais que tu as dû écrire, ou que tu aurais écrit. Il entre aussi dans les propositions conditionnelles, après une condition antérieure et non accomplie :
Etiamsi obtemperasset auspiciis, idem eventurum fuisse puto (Cic. de Div. 11, 8), je crois que la même chose serait arrivée, quand même il aurait obéi aux augures. On ne peut pas se servir, pour le futur de l'infinitif passif du participe futur passif avec esse, parce que ce participe n'a que la signification de nécessité ; laudandum esse, laudandum fuisse, sont les équivalents de necesse esse, ut laudetur, necesse fuisse, ut laudaretur.