GRAND DICTIONNAIRE LATIN OLIVETTI


357. On peut donc dire que ne après ces verbes se traduit en français par que ne, et que ut se rend par que, ne pas ; par exemple metuo ne faciat, je crains qu'il ne le fasse ; metuo, ut faciat, je crains qu'il ne le fasse pas. Mais ces verbes sont suivi de l'infinitif, s'ils expriment une disposition de l'esprit, et non pas une intention ; par exemple vereor dicere, signifie j'ai honte de dire ; vereor ut dicere possim, je voudrais bien dire, mais j'appréhende que je ne le puisse pas faire.
La particule neve ou neu se compose de ne et de ve et signifie: ou pour ne pas, et pour ne pas, il ne faut donc pas la confondre avec neque ou nec ; la première s'emploie dans le cas où il faut employer ne et l'autre dans ceux ou l'on emploierait non :
Mandatum est ut in omnes naves legatos separatim custodiendos divideret, daretque operam, ne quod iis colloquium inter se, nen quæ communicatio consilii esset
Cæsar milites non longiore oratione cohortatus quant uti suet pristinæ virtutis memoriam retinerent, neu perturbarentur animo, prælii committendi signum dedit
(Cæs. B. G. II, 21).
Ut et ne sont quelquefois sous-entendus ; le premier, après les verbes qui expriment une prière, et le deuxième après cavere :
Tu fac bono animo magnoque sis (Cic. ep. ad Fam. X, 29)
Exercitus Alexandrum lacrimis deprecatur finem tandem belli faceret (Just. XII, 8)
Bibliothecam tuam cave cuiquam despondeas (Cic. ad Att. 1, 10).
Ne dans la signification de supposé que « ne pas » prend aussi le subjonctif ; par exemple ne sit summum malum dolor, malum certe est.

358. Quo est proprement l'ablatif du pronom relatif, et se met pour ut eo ; il se construit ordinairement avec le comparatif. Non quo signifie « non pas que » ou « non pas comme si » ; on se sert aussi dans le même sens de non quod et, avec une négation, de non quin. Dans la proposition subordonnée, on dit sed quod ou sed quia, quelquefois seulement sed, avec l'indicatif, ou sed ut avec le subjonctif :
Ager non semel aratur, sed novatur et iteratur, quo meliores fructus possit et grandiores edere (Cic.)
Legem brevem esse oportet quo facilius ab imperitis teneatur (Sen. epist. 94)
Ad te litteras dedi, non quo habere magnopere quod scriberem, sed ut tecum loquerer absens (Cic. Att. VII, 15).
Quo s'emploie aussi pour et eo, ou bien il correspond à eo, devant les comparatifs. Dans ces deux cas, il se construit avec l'indicatif, parce qu'il n'indique pas un dessein, comme dans les cas précédents.

359. Quin se met après les propositions négatives, ou après les questions faites dans un sens négatif ; il s'emploie de deux manières :
1) Pour le pronom relatif suivi de non, c'est-à-dire pour qui non, quæ non, quod non, après nemo, nullus, nihil est, reperitur, invenitur, etc. ou après les expressions équivalentes, vix est, ægre reperitur, etc. ;